Scandale des métabolites et polémique autour des positions du Ministre de l’agriculture



Selon un rapport de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) rendu public en ce mois d’avril, environ un tiers de l’eau distribué en France serait contaminé par un métabolite issu d’un pesticide commercialisé par l’entreprise Syngenta qui a été interdit en 2019. Ce produit n’est recherché que depuis peu.

Cela remet au devant de la scène la pollution chimique généralisée et persistante de notre environnement, le manque de suivi et de recherche sur la toxicité et enfin l’absence d’une réelle volonté de remédier à ce problème. En proportion du nombre de produits chimiques utilisés et des métabolites associés à ces derniers, le suivi est dérisoire. Trop peu sont suivis de manière fiable et régulière dans notre environnement tandis que leur toxicité est difficile à évaluer avec l’effet cocktail (effet du mélange de plusieurs substances).

Face à cette pollution chimique, Equinoxe propose qu’un plan d’accompagnement financé soit déployé afin de suivre la réduction de l’utilisation des produits chimiques partout où cela est possible. Par ailleurs, il est crucial que le traitement de l’eau potable et la dépollution de l’environnement soit financé, non seulement par le contribuable mais aussi par les responsables de la pollution.

Cependant la polémique entre l’ANSES et le ministre de l’agriculture autour d’un insecticide puis d’un herbicide, le S-Métolachlore, très utilisé sur le maïs et le tournesol montre que le gouvernement actuel ne semble pas vouloir aller dans le bon sens. Si les valeurs au-delà desquelles on pourrait encourir un risque ne sont pas atteintes, la consommation d’eau pourrait être interdite si la présence du métabolite dans l’eau ne diminue pas d’ici trois ans. Dès lors, l’ANSES, qui s’appuie sur des travaux et des données scientifiques n’a pas à recevoir de pressions ou d’injures venant d’un ministre. Elle fait simplement son devoir.

À l’heure où le coût réel des pesticides est déjà exorbitant pour la société, le ministre pourrait peut-être employer son énergie à rassurer les citoyens et les usagers de ce produit, notamment en proposant un plan d’accompagnement pour réduire leur utilisation.

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