L’égalité entre les femmes et les hommes et l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes sont des objectifs fondamentaux en matière de droits humains. Malheureusement, partout et tout au long de leurs vies, des femmes continuent d’être régulièrement victimes d’atteintes à leurs droits fondamentaux, la protection de ces droits n’étant toujours pas une priorité politique assez affirmée.
Vous avez dit droits des femmes ?
On parle de droit des femmes, quand il s’agit de droits et de combats revendiqués par les femmes à travers le monde, dans différentes sociétés et dont le but est de faire progresser, évoluer les lois et leur applicabilité, afin que les femmes puissent être à égalité de traitement avec les hommes.
Les sujets de prédilection des mouvements de droits des femmes ou mouvements féministes sont le droit de vote, le droit à l’autonomie et à disposer de leur corps librement, le droit à l’avortement. Plus généralement le droit des femmes est concerné dès que l’intégrité et la liberté de celles-ci sont remises en question quel que soit le sujet.
Selon le rapport du Forum Économique Mondial publié en mars 2021 sur l’égalité entre les hommes et les femmes, le tableau dressé dans les 156 pays étudiés est loin d’être réjouissant. Au rythme observé ces dernières années, il faudrait plus de 135 ans pour réduire totalement les écarts en termes de critères économiques, niveau d’instruction, accès aux soins et à l’émancipation politique. En effet, depuis la crise du Covid les inégalités entre sexes se sont creusées dans plus de 55 pays.
Quelles ont été les avancées en France en matière de droits des femmes au fil des siècles ?
Il faut reconnaître que l’on part de loin et que de nombreux droits ne sont pas encore acquis dans le monde. Les dates suivantes illustrent le loooong combat des femmes françaises vers l’égalité.
1791 : La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est publiée : « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits » (soit 2 ans après celle des hommes).
1836 : L’ordonnance du 23 juin organise l’enseignement primaire pour les filles.
1861 : Julie DAUBIE est la première femme autorisée à se présenter au baccalauréat.
1880 : L’enseignement secondaire est autorisé pour les filles.
1900 : Le barreau est ouvert aux femmes : Jeanne CHAUVIN devient la première avocate.
1907 : Les femmes mariées peuvent disposer librement de leur salaire.
1909 : Le congé de maternité (huit semaines) est créé (sans traitement).
1938 : Les femmes peuvent s’inscrire à l’université sans l’autorisation de leur mari.
1944 : Les femmes obtiennent le droit de vote et d’éligibilité.
1946 : Le principe d’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines est inscrit dans le préambule de la Constitution.
1947 : Germaine POINSO-CHAPUIS est la première femme nommée Ministre (de la Santé
Publique et de la Population).
1966 : Les femmes peuvent gérer leurs biens propres et exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari.
1967 : La loi autorise la contraception.
1970 : La loi relative à l’autorité parentale conjointe supprime la notion de « chef de famille » du Code Civil.
1972 : L’Ecole Polytechnique devient mixte : c’est une femme qui est majore de promotion.
1972 : Le principe de l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes pour les travaux de valeur égale est reconnu (la loi sera seulement adoptée en 2006).
1975 : La loi autorise l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
1983 : La loi établit l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
1991 : Edith CRESSON est la première femme nommée Premier Ministre.
1993 : La loi du 8 janvier affirme le principe de l’exercice conjoint de l’autorité parentale à l’égard de tous les enfants, quelle que soit la situation des parents (mariés, concubins, divorcés, séparés).
2000 : La loi autorise la délivrance sans ordonnance des contraceptifs d’urgence.
2000 : L’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives est garanti par la loi.
2004 : La loi relative au divorce prévoit l’éviction du conjoint violent du domicile conjugal afin de protéger les femmes victimes de violences.
2006 : La loi relative à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes vise la suppression des écarts de rémunération (qui ne permet toujours pas aujourd’hui que pour un travail égal, il y ait un salaire égal).
2021: La loi Rixain a pour objectif d’accélérer la participation des femmes à la vie économique et professionnelle en instaurant par exemple un quota de 40% de femmes aux postes dirigeants des grandes entreprises.
2023 : Une possible inscription de l’IVG dans la constitution ? Encore quelques allers-retours entre les chambres du pouvoir et ce sera peut-être fait !
Si les femmes françaises ont lentement acquis les mêmes droits que les hommes, ces avancées demeurent extrêmement récentes et ne nous font pas oublier que l’applicabilité de ces droits fait encore trop souvent défaut.
Mais concrètement, que signifie être une femme française en 2023 ?
C’est ce que nous verrons la semaine prochaine, dans notre prochain article !