Être une femme en 2024 : quel bilan depuis l’an dernier ?

Tu n'es pas seule de Collages féministes Montréal

Il y a un an nous publions l’article : Être une femme en 2023 : Les inégalités demeurent ainsi que la peur. Comment la situation a-t-elle évolué depuis ? 

Force est de constater que le fond du problème est toujours bien présent : 

  • En 2023, le sexisme s’enracine en France. Dénoncé par le Haut Conseil à l’égalité, les stéréotypes sont toujours plus présents, et les femmes ont tendance à restreindre leurs activités de peur d’être embêtées : 58% ont déjà renoncé à faire des activités seules … 
  • En 2023, 94 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. C’est toujours trop.
  • En 2023, la hausse des violences sexuelles se poursuit : 7% d’augmentation pour les violences déclarées aux forces de l’ordre. Gardons en tête cette triste statistique : suite aux viols, tentatives de viol et/ou agressions sexuelles qu’elles ont subi, seules 6 % des victimes ont porté plainte (qu’elles aient ensuite maintenu ou retiré cette plainte). L’explication principale selon le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), vient de la libération de la parole des femmes suite à l’affaire Epstein et au mouvement #MeToo.

À titre d’exemple, on observe en France ces derniers mois les échos du mouvements #MeToo dans différents domaines : cinéma, comédie, sport, télévision …
Et trop souvent encore, cette même musique, qui remet en cause de la parole des femmes, bien qu’elle puisse finalement susciter de réelles prises de conscience.

Par ailleurs, la loi sur l’éducation à la sexualité et à la vie affective n’est toujours pas respectée : 64% des jeunes femmes interrogées affirment n’avoir jamais bénéficié d’une séance/un groupe de parole visant à prévenir les violences sexistes et sexuelles à l’école.

Réjouissons-nous des petites victoires, elles sont autant d’étapes vers une société plus égalitaire. Depuis janvier 2024, chacun des 164 tribunaux français et des 36 cours d’appel est doté d’un pôle spécialisé dans les violences intrafamiliales. Ces pôles permettront une action plus coordonnée de la justice face à ces problèmes. Pour que cela devienne pleinement réalité, il faut maintenant augmenter les moyens financiers et surtout humains des magistrats comme le recommande le Haut Conseil à l’Égalité…

Depuis la semaine dernière, la France est devenue le premier pays du monde à consacrer la liberté d’avorter dans sa Constitution. La remise en cause de ce droit un peu partout dans le monde, nous imposait de réagir. Nous regrettons cependant une formulation trop timide, qui laisse la porte ouverte à une interprétation restrictive du recours à l’IVG. Au-delà de cette consécration, rappelons nous que proclamer des droits ne suffit pas toujours à permettre leur mise en pratique. Des obstacles persistent et nous attendons du gouvernement et des parlementaires que ceux-ci soient levés.

Pour la journée internationale des droits des femmes, nous souhaitions rappeler cette réalité et souligner le chemin qu’il reste encore à parcourir pour que l’égalité des droits devienne également une égalité de faits.


📚 Sources : 

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