Constats

Émissions personnelles
  • Les ménages français sont responsables de plus de 25% des consommations d’énergie du pays, notamment à travers la consommation d’énergie pour le chauffage et les transports.
  • Les transports représentent environ 30% des émissions de CO2 en France, avec une part importante provenant des véhicules personnels et des vols domestiques.
  • Il existe des disparités importantes entre les ménages français en termes d’empreinte carbone, les ménages les plus riches ayant une empreinte beaucoup plus élevée en raison d’un mode de vie plus énergivore.
  • Près de 85% des Français se disent préoccupés par les questions environnementales et souhaitent réduire leur empreinte carbone, mais ils manquent souvent d’informations claires pour agir de manière efficace.
Électricité bas carbone
  • L’Union Européenne a des émissions de GES nettement supérieures à la moyenne mondiale : 9.7 tCO2eq/pers/an contre 6.6 pour la moyenne mondiale (en comptant les émissions importées 
  • Environ 80% de l’énergie dans le monde est d’origine fossile, 70% dans l’UE, de loin plus émettrices que les énergies nucléaires et renouvelables (de l’ordre de 10 à 200 fois)
  • Environ un tiers de la production d’électricité au sein de l’Union Européenne provient de sources fossiles. Cela aboutit à une empreinte carbone de 242 gCO2eq/kWh en 2023, avec de fortes variabilités selon les pays.
  • Les objectifs de réduction des émissions de l’UE se concentrent sur les émissions intérieures sans prendre en compte les émissions importées. L’objectif de -55% en 2030 par rapport à 1990 ne devrait pas être atteint (-41%) si des mesures supplémentaires ne sont pas prises et le bilan serait encore bien pire si on comptait les émissions importées.
  • Les secteurs de l’agriculture, du bâtiment, de l’industrie, du transport représentent tous des parts importantes de GES. À part l’agriculture (émissions liées aux engrais et élevage), ils sont tous très demandeurs en énergie.
  • De nombreuses technologies à empreintes carbones faibles telles que la pompe à chaleur, la voiture électrique ou même le train ont besoin d’électricité pour fonctionner. Le transfert vers ces technologies implique une hausse de la consommation d’électricité, même en France où les radiateurs électriques consomment déjà beaucoup d’électricité. 
  • Le prix de l’électricité a fortement augmenté en 2022 et 2023 dans de nombreux pays, en raison de l’augmentation du prix du gaz (le mécanisme de fixation du prix du gros sur la dernière centrale appelée), les mesures compensatoires mises en place par les différents pays n’ayant pas suffi. 
  • Les énergies nucléaires et renouvelables sont, à l’heure actuelle, les deux principaux leviers technologiques qui peuvent être employés pour décarboner massivement la production d’électricité. Le nucléaire peut également être utilisé pour décarboner d’autres secteurs émetteurs de CO2 comme la production de chaleur à usage industriel, la production d’hydrogène, etc. 
  • Pour maintenir la stabilité du réseau électrique, il est essentiel de disposer de moyens de production pilotables, de mécanismes efficaces de partage de l’énergie entre régions et de capacités de stockage. L’incorporation croissante d’énergies renouvelables intermittentes dans le mix énergétique entraîne une nécessité accrue d’installer davantage de capacités de production et de stockage, ce qui peut entraîner une augmentation des coûts de l’électricité. 
  • La variabilité des énergies intermittentes peut partiellement être compensée à mesure que l’interconnexion augmente, que les sources se diversifient et que le territoire s’élargit. La variabilité reste cependant forte et il est pour cela essentiel d’avoir des moyens de stockage, ainsi que des moyens de pilotage de la production et de la consommation.
  • Le réseau électrique actuel européen n’est pas suffisamment interconnecté pour assurer un déploiement important des énergies renouvelables. De nouvelles lignes haute tension seront nécessaires pour offrir une stabilité suffisante. 
  • Le rythme de déploiement du solaire photovoltaïque depuis 2021 (2.9 GW/an) est légèrement supérieur aux recommandations de RTE pour le scénario N2 (2.6 GW/an) ou de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (2.3 GW/an). Pour l’éolien terrestre, il est de 1.4 GW/an mais ralentit, inférieur aux objectifs de la PPE (1.8 GW/an), mais encore supérieur aux 1.2 GW/an du scénario N2 de RTE. Enfin, l’éolien en mer souffre d’un retard plus important, avec pour l’instant seulement 3 parcs pour 1.5 GW de capacités, par rapport à l’objectif de 2.4 GW fixé par la PPE pour fin 2023, à contraster avec le rythme de 1.2 GW/an du scénario N2 de RTE. La France n’est donc pas en avance sur la transition de son système électrique, même dans le scénario comptant sur 14 EPR d’ici 2050.
  • Malgré un mix électrique français majoritairement décarboné depuis longtemps, l’ajout de renouvelables intermittentes en France a conduit à une baisse importante de la production des centrales fossiles (surtout à l’étranger) et donc des émissions, de 22 MtCO2e/an. Les renouvelables ont donc essentiellement été développées en addition au nucléaire et l’hydraulique existants, et non en remplacement.
  • Le parc nucléaire actuel français est vieillissant et subira l’effet falaise au cours de la décennie 2040 (synthèse du rapport d’RTE, p 26), ce qui même avec une trajectoire extrêmement ambitieuse conduirait à une production de 325 TWh/an en 2050 contre 380 en 2019. Cela serait largement insuffisant pour faire face à l’augmentation de la consommation, induite par l’électrification des usages (consommation de référence de 645 TWh/an).

Aspirations

Émissions personnelles
  • Nos modes de vie préservent l’habitabilité de nos milieux naturels et la durabilité de nos sociétés.
  • La qualité de vie des populations s’améliore tout en réduisant la pression humaine sur l’environnement.
  • L’effort de chacun est proportionnel à son impact environnemental.
  • Le droit à la consommation des ressources est également réparti pour tous les êtres humains.
  • La contrainte globale des politiques publiques sur la société et sur les individus est minimisée.
Électricité bas carbone
  • Viser une augmentation du bien-être tout en réduisant la pression humaine sur l’environnement
  • Limiter le réchauffement planétaire au maximum en-dessous des 2°C, et pour cela atteindre net zéro en 2050
  • Avoir des sources d’énergie bas carbone pour minimiser l’impact de sa consommation
  • Assurer la stabilité du réseau, éviter les coupures d’énergie subies et maintenir le coût de l’énergie accessible

Propositions

Émissions personnelles : valoriser une consommation vertueuse et réfléchie à l’aide du score carbone
  • Pour orienter les choix des Français vers les options les plus écologiques, un score carbone explicite et facile à comprendre doit être introduit. Ce score aidera les consommateurs à prendre des décisions éclairées en connaissance de cause quant à l’impact carbone de leurs achats.
  • Ce score doit cibler en priorité l’énergie domestique (gaz, fioul, électricité) et les transports (carburants, billets d’avion, de train, de bus). Ces secteurs représentent des parts importantes des émissions de CO2 individuelles.
  • Notamment, un score carbone sur les carburants et les billets de transport encouragera les déplacements moins polluants, comme le train ou les bus électriques, et la réduction de l’usage de l’avion pour les courtes distances.
  • Mettre en place un bilan carbone obligatoire simplifié avant de remplir sa déclaration d’impôt.
Électricité bas carbone : investir massivement dans le nucléaire et le renouvelable
  • Subventionner le déploiement massif des technologies nucléaires disponibles et des énergies renouvelables afin de remplacer les énergies fossiles et d’électrifier certains usages (chauffage, transports, industrie).
  • Renforcer les interconnexions entre pays ainsi que les moyens de stockage de l’électricité pour garantir une meilleure stabilité du réseau électrique européen. 
  • Investir dans la recherche scientifique sur le développement des nouvelles technologies nucléaires afin de rendre le mix énergétique plus pérenne via la fermeture du cycle du combustible nucléaire.
  • Investir dans la recherche scientifique sur les moyens de stockage de l’électricité et les nouvelles formes d’énergies renouvelables.
  • Protéger et encadrer l’évolution des prix de l’électricité sur le marché. 
Retour en haut