Accélérer la sobriété, le développement des énergies bas carbone (renouvelables et nucléaires) pour sortir des énergies fossiles

Constats

  • L’Union Européenne a des émissions de GES nettement supérieures à la moyenne mondiale : 9.7 tCO2eq/pers/an contre 6.6 pour la moyenne mondiale (en comptant les émissions importées)1.
  • Les objectifs de réduction des émissions de l’UE se concentrent sur les émissions intérieures sans prendre en compte les émissions importées. L’objectif de -55% en 2030 par rapport à 1990 ne devrait pas être atteint (-41%) si des mesures supplémentaires ne sont pas prises2, et le bilan serait encore bien pire si on comptait les émissions importées.
  • Les secteurs de l’agriculture, du bâtiment, de l’industrie, du transport représentent tous des parts importantes de GES. À part l’agriculture (émissions liées aux engrais et élevage), ils sont tous très demandeurs en énergie. De nombreuses technologies à empreintes carbones faibles telles que la pompe à chaleur, la voiture électrique ou même le train ont besoin d’électricité pour fonctionner. Le transfert vers ces technologies implique une hausse de la consommation d’électricité, même en France où les radiateurs électriques consomment déjà beaucoup d’électricité (645 TWh en 2050 selon la trajectoire de référence contre 475 TWh en 2019)3.
  • Le prix de l’électricité a fortement augmenté en 2022 et 2023 dans de nombreux pays, en raison de l’augmentation du prix du gaz (le mécanisme de fixation du prix du gros sur la dernière centrale appelée), les mesures compensatoires mises en place par les différents pays n’ayant pas suffi4
  • Le parc nucléaire européen est vieillissant. 
  • Les énergies nucléaires et renouvelables sont, à l’heure actuelle, les deux principaux leviers technologiques qui peuvent être employés pour décarboner massivement la production d’électricité. Le nucléaire peut également être utilisé pour décarboner d’autres secteurs émetteurs de CO2 comme la production de chaleur à usage industriel, la production d’hydrogène, etc5

Aspirations

  • L’augmentation du bien-être de la population se fait en réduisant la pression humaine sur l’environnement.
  • Le réchauffement planétaire est limité au maximum en-dessous des 2°C, et nos émissions atteignent le net zéro en 2050.
  • Avoir des sources d’énergie bas carbone pour minimiser l’impact de sa consommation.
  • Assurer la stabilité du réseau, éviter les coupures d’énergie subies et maintenir le coût de l’énergie accessible.

Propositions : Accélérer la sobriété, le développement des énergies bas carbone (renouvelables et nucléaires) pour sortir des énergies fossiles 

  • Lancer un programme énergétique visant à établir un mix électrique décarboné et durable à l’horizon 2050 :
    • Prolonger l’exploitation des réacteurs nucléaires français aussi longtemps que possible, sous réserve qu’ils continuent de satisfaire les meilleures normes de sécurité.
    • Financer le déploiement à court terme de nouveaux réacteurs nucléaires de troisième génération (EPR, EPR2) ainsi que de nouveaux moyens de production d’électricité renouvelable (éolien et solaire).
    • Augmenter les moyens de flexibilité du système électrique, via le stockage (batteries, V2G, STEP…), le pilotage de la consommation, et les interconnexions.
    • Investir dans la recherche et le développement des SMR électrogènes et calogènes afin de décarboner la production résiduelle d’électricité carbonée et la production de chaleur pour les usages industriels à l’horizon 2035.
    • Investir dans la recherche et le développement des réacteurs de quatrième génération (AMR) afin de fermer le cycle du combustible et de faciliter le traitement des déchets nucléaires à l’horizon 2050, garantissant ainsi un avenir énergétique plus durable (voir annexe).
    • Investir dans la recherche et le développement des énergies renouvelables pour améliorer les performances, comme le photovoltaïque en tandem.
    • Investir dans des projets d’interconnexion transfrontalière pour améliorer la résilience des réseaux électriques nationaux et régionaux.
  • Mettre en oeuvre un programme ambitieux d’efficacité et de sobriété énergétiques :
    • Lancer un plan national de rénovation des bâtiments anciens, visant à améliorer leur efficacité énergétique et à éliminer les passoires thermiques.
    • Proposer des subventions pour encourager l’adoption de solutions de chauffage efficaces et décarbonées (pompes à chaleur, géothermie, etc.)
    • Lancer un programme national de sensibilisation et d’éducation à la transition énergétique et climatique, visant notamment à promouvoir les pratiques de sobriété.
    • Soutenir les start-ups et les entreprises développant des solutions innovantes pour réduire la consommation énergétique.
    • Mettre en place des subventions, des crédits d’impôt et des prêts à taux réduit pour les particuliers et les entreprises qui investissent dans des technologies et des pratiques économes en énergie.
  1. https://fr.statista.com/infographie/26414/empreinte-ecologique-carbone-emissions-par-habitant-selon-region-du-monde/ ↩︎
  2. https://www.touteleurope.eu/environnement/les-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-dans-l-union-europeenne/ ↩︎
  3.  https://rte-futursenergetiques2050.com/trajectoires/trajectoire-de-reference ↩︎
  4. https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/carte-quels-sont-les-prix-de-l-electricite-en-europe/ ↩︎
  5. https://www.oecd-nea.org/jcms/pl_69396/meeting-climate-change-targets-the-role-of-nuclear-energy?details=true ↩︎
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