Constats

Élèves
  • Le nombre d’élèves par classe est parmi les plus élevés de l’UE1.
  • Les résultats de la dernière enquête PISA de 2022 montrent une baisse de niveau des élèves2.
  • Une exposition trop forte aux écrans accroît notamment les risques de troubles du langage3 et d’obésité4
Reconnaissance et salaire des enseignants
  • Le salaire des professeurs français est inférieur à celui de la moyenne des pays de l’OCDE5.
  • Les professeurs se sentent moins valorisés financièrement en France que dans le reste de l’UE.
    Les enseignants ont un salaire moins important que la moyenne des fonctionnaires de catégorie A. En effet, en 2022, pour les enseignants, le salaire brut moyen est de 3 653€ et le salaire net moyen est de 2 944€, tandis que pour les autres fonctionnaires de catégorie A, le salaire brut moyen est de 4 788€ et le salaire net moyen est de 3 920€.
    En moyenne, les professeurs certifiés déclarent travailler 43 heures par semaine et 18 jours durant les congés, tandis que les professeurs du premier degré travaillent 44 heures par semaine et 20 jours durant les congés.
  • La France est le pays de l’OCDE où les enseignants ont le plus de primes. Ainsi, les dernières augmentations salariales ont été versées uniquement sous forme de primes (prime Grenelle). La pérennité n’est donc pas assurée.
  • Les professeurs ressentent un manque de reconnaissance de leur métier par la société (6,6% des professeurs s’estiment valorisés par la société). 48% des professeurs affirment souffrir de stress professionnel. Par ailleurs, 32% des professeurs ne participent jamais à des réunions d’équipe alors que cela améliore le bien-être au travail.
  • Le système de rémunération actuel (par échelons) favorise principalement les professeurs en fin de carrière. Les enseignants en début de carrière ont été revalorisés, mais cela n’a pas été le cas des enseignants en milieu de carrière.
Formation initiale des enseignants
  • La moitié des professeurs ne s’estime pas bien formée à l’issue de sa formation initiale. Par ailleurs, les démissions d’enseignants sont en augmentation constante (de 0,03% des titulaires en 2009 à 0,4% en 2022) et concernent principalement les enseignants-stagiaires qui viennent de terminer leurs études (3,74% des enseignants-stagiaires ont démissionné à l’issue de leur stage en 2022).
  • Par ailleurs, les rapports des jurys de concours font état de carences dans la préparation des candidats et les seuils d’admissibilité ont baissé.
  • Pour pallier le manque de professeurs, des contractuels (représentant 7% des enseignants) sont formés très rapidement et parfois peu accompagnés dans le métier. 
  • Les professeurs néo-titulaires n’ont plus de formation et se sentent souvent démunis sur le terrain.
  • Une partie importante des formateurs de futurs professeurs exerce à temps plein dans les instituts de formation. Parallèlement, les étudiants ne se sentent pas bien préparés dans des domaines directement liés à la pratique de terrain, notamment la gestion de classe ou la pédagogie.
Formation continue des enseignants
  • Peu de professeurs, et souvent les mêmes, font appel à de la formation continue. Ainsi, dans le premier degré, alors que la moyenne est de 2 jours/an/professeur de formation, seuls 67% des enseignants ont participé à au moins une journée de formation en 2021.
    Parallèlement, les crédits accordés à la formation continue ne sont pas utilisés en intégralité (plus d’¼ des crédits accordés en 2021 n’ont pas été utilisés). 
    Les objectifs ministériels fixés à 3 jours de formation par professeur chaque année ne sont pas atteints (les derniers chiffres publiés en 2019-2020 font état de 2,3 jours pour les professeurs du 1er degré et 2,6 jours pour les professeurs du second degré).
    Il est par ailleurs difficile de remplacer les professeurs absents (notamment pour cause de formation).
  • Certaines formations proposées sont peu adaptées aux besoins des enseignants. 38% des professeurs des écoles estiment que leur participation à des formations continues n’a pas eu d’impact sur leurs pratiques pédagogiques.

Aspirations

  • Le métier de professeur est de nouveau attractif, tant pour les étudiants que pour les reconversions professionnelles.
  • Les enseignants ont la possibilité d’appliquer leur programme pédagogique sans compromettre leur bien-être. Leur travail est valorisé et suffisamment rémunérateur.
  • Les élèves possèdent tous un socle commun : bases scientifiques et “classiques” de la culture pour les connaissances, expression orale, lecture, écriture, calcul, déduction pour les savoir-faire, faire preuve d’esprit critique.
  • L’objectif de l’apprentissage n’est plus l’évaluation mais l’acquisition de ces connaissances et de ces savoir-faire.
  • Les apprentissages respectent le rythme de chaque élève et participent à renforcer leur confiance en eux.
Reconnaissance et salaire des enseignants
  • Les professeurs français se sentent au moins autant valorisés financièrement que dans la moyenne de l’UE.
  • Le salaire des enseignants français est comparable à celui des autres fonctionnaires de catégorie A.
  • Le salaire des professeurs est stable et garanti grâce à une limitation du volume des primes.
  • Les professeurs sont heureux dans leur travail, ils sont valorisés et ils sont satisfaits de la façon dont la société les perçoit.
  • Les revenus sont répartis de façon cohérente selon l’ancienneté des professeurs pour que l’avancement dans la carrière soit progressif.
Formation initiale des enseignants
  • Tous les futurs professeurs reçoivent une formation qui les prépare efficacement à leur métier.
  • Les futurs professeurs ont un socle de connaissances solide et orienté vers leur métier.
  • Les personnes souhaitant devenir professeurs sans avoir l’intégralité des diplômes adéquats sont accompagnées et bénéficient d’une formation de qualité.
  • Les jeunes professeurs ont des interlocuteurs vers qui se tourner facilement en cas de difficultés.
  • Les formateurs proposent aux étudiants une formation adaptée aux réalités du terrain.
Formation continue des enseignants
  • Tous les professeurs bénéficient de stages de formation continue et les incidences sur le bon fonctionnement des établissements scolaires sont réduites.
  • Les formations suivies par les professeurs sont adaptées à leurs besoins et leurs difficultés.

Propositions

  • Recentrer les enseignements du primaire et du secondaire sur les matières fondamentales.
  • À l’école primaire, revoir le calendrier scolaire pour consacrer les après-midi à des enseignements alternatifs (activités sportives et artistiques, travaux manuels, sorties nature, etc.)
  • De la maternelle au collège, limiter drastiquement le recours au numérique.
  • Réduire les effectifs par classe pour renforcer la proximité entre les enseignants et les élèves et rendre l’apprentissage plus efficace pour tous les élèves.
  • Renforcer la dimension pédagogique lors de la formation des enseignants, y compris des enseignants-chercheurs.
Reconnaissance et salaire des enseignants
  • Augmenter le traitement (c’est-à-dire le salaire de base) des professeurs français du premier et du second degré afin qu’ils rejoignent la moyenne des fonctionnaires de catégorie A.
  • Intégrer certaines primes directement dans le salaire comme la prime Grenelle, les indemnités de suivi et d’accompagnement des élèves, les indemnités de suivi et d’orientation des élèves etc.
  • Garantir que toute future augmentation de salaire concerne prioritairement le traitement.
  • Développer la participation des professeurs à des réunions d’équipe, sous l’impulsion des chefs d’établissements, afin d’améliorer le climat scolaire, développer leurs compétences et limiter le sentiment d’isolement ressenti par certains professeurs.
  • Augmenter la rémunération de base et lisser dans le temps la progression des salaires.
Formation initiale des enseignants
  • Amplifier la part de stages d’observation et de pratique accompagnée en la portant à une journée par semaine en master 1 (4ème année d’études), réalisée dans des environnements différents. Effectuer deux jours/semaine de stage avec classe à charge en master 2 (5ème année d’études).
  • Sur le modèle du PPPE (Parcours Préparatoire au Professorat des écoles) pour le premier degré, créer une option dès la licence qui permettra aux étudiants se destinant à l’enseignement (dans le second degré notamment) de recevoir des cours adaptés.
  • Créer une passerelle vers l’enseignement avec une année d’alternance (un mi-temps d’exercice et un mi-temps de formation).
  • Généraliser le système de mentorat pour que les professeurs expérimentés fassent profiter les jeunes professeurs de leur expérience.
  • Les formateurs d’INSPE (Institut National Supérieur du Professorat et de l’Éducation) sont tous en temps partagé, exerçant pour au moins ¼ temps en établissement primaire ou secondaire.
Formation continue des enseignants
  • Imposer un minimum de 3 jours de formation par an aux professeurs et personnels du premier et du second degré.
  • Rémunérer les temps de formation continue lorsqu’ils sont en dehors du temps scolaire.
  • Favoriser l’intervention de personnels extérieurs à l’Éducation Nationale qui peuvent avoir une expertise dans les sujets traités lors des formations.
  • Publier de façon transparente un bilan annuel des évaluations par les enseignants des formations auxquelles ils ont pris part.
  • Créer des communautés apprenantes professionnelles (exemple des CAP au Canada) où des personnels d’établissement se mettent en réseau, associés à des chercheurs, pour s’attaquer à un problème circonscrit qui les préoccupe grâce à des formations.
  1. https://www.insee.fr/fr/statistiques/3303486?sommaire=3353488 ↩︎
  2.  https://shs.hal.science/halshs-04325922 ↩︎
  3. https://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2020/1/2020_1_1.html ↩︎
  4.  https://www.inserm.fr/actualite/obesite-2-ans-activite-physique-et-sedentarite-sont-determinantes/ ↩︎
  5. https://www.oecd-ilibrary.org/sites/d0e54c6a-fr/index.html?itemId=/content/component/d0e54c6a-fr&_csp_=ff2dbbc37b2cbe26ef916edee06db8c8&itemIGO=oecd&itemContentType=chapter ↩︎

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