Parti Équinoxe

Européennes 2024 : Politique financière

Les marchés financiers battent régulièrement de nouveaux records et la question de leur déconnexion de l’économie réelle se pose régulièrement. En parallèle, les besoins en financement de la transition écologique ne cessent de croître. Dans ce contexte, la mise en place d’une Taxe sur les Transactions Financières pourrait être une réponse à la fois pour réguler la spéculation sur certains marchés et pour financer des politiques plus ambitieuses afin d’atteindre nos objectifs climatiques.

Constats

La Taxe sur les Transactions Financières est une idée émise par l’économiste Keynes puis reprise par Tobin, et est désormais soutenue par de nombreux partis et organisations politiques.

Plusieurs pays ont déjà instauré une taxe de ce type dont certains avec des places de marché très attractives à l’échelle mondiale (France, Royaume-Uni, Suisse, Hong Kong, Taïwan).

La Commission européenne avait proposé une taxe sur les transactions financières en 2011 qui permettrait de rapporter jusqu’à 57 Mds d’euros. L’économiste Gunther Capelle-Blancard a montré récemment qu’une telle taxe appliquée aux pays du G20, rapporterait entre 156 et 260 Mds € par an.

Une partie des activités sur les marchés financiers présentent un risque systémique pour l’économie réelle : en cas de crise financière, c’est l’ensemble du système économique qui en subit les conséquences.

La Commission européenne estime que l’UE aura besoin de quelque 620 Mds d’euros supplémentaires par an d’ici 2030 pour réduire l’empreinte carbone du continent (via les programmes Pacte vert et REPowerEU).

Aspirations

Un impôt optimal devrait posséder généralement une assiette large, un taux faible, ne pas engendrer de distorsions, rapporter des revenus élevés moyennant un coût de collecte modique et devrait avoir un fort caractère redistributif.

L’ensemble des acteurs de l’économie, dont les acteurs financiers, devraient contribuer au financement de la transition écologique.

L’Europe devrait dégager des ressources suffisantes pour financer l’atteinte de ses objectifs climatiques.

Les marchés financiers devraient permettre le financement de l’économie réelle et les pratiques spéculatives devraient être désincitées.

Propositions

Taxer l’ensemble des transactions financières à hauteur de 0.3% pour dégager au moins 50 Mds d’euros afin de financer la transition écologique et lutter contre la spéculation.

Évaluer régulièrement les effets de la taxe et réviser son taux et son assiette en conséquence, notamment pour s’assurer de son efficacité et éviter les distorsions.

📚 Sources :

Équinoxe est attaché à la rigueur scientifique, vous trouverez les sources utilisées pour notre méthode CAP (Constat, Aspiration, Proposition) ci-dessous :

Dominique Plihon, Taxe sur les transactions financières – Les origines
Centre d’économie de la Sorbonne. Gunther Capelle-Blancard, La taxation des transactions financières : une estimation des recettes fiscales mondiales (2023)
La Tribune, Pourquoi le Medef s’inquiète tant de la taxe sur les produits dérivés (2014)
Commission Européenne, Rapport de prospective stratégique 2023: la durabilité et le bien-être au cœur de l’autonomie stratégique ouverte de l’Europe
Le Monde, « La taxe sur les transactions financières proposée par la Commission européenne rapporterait chaque année jusqu’à 57 milliards d’euros » (Mars 2024)